lundi 29 octobre 2012

Où l'on comprend que rien ne sert de blablater, incarnons et puis c'est tout! par Raf

Deux heures avant la prochaine séance, il est grand temps de débriefer si on ne veut pas se mélanger les souvenirs (ah comme j'ai douce souvenance du joli lieu de ma naissance). Donc, de quoi s'agissait-il lundi dernier? Et bien de la suite du lundi d'avant. A savoir, l'art du rebond. Percuter sur ce qui vient d'être dit pour emmener l'histoire plus loin (en se servant de ce qui existait déjà, tout ce qui avait été amené par les improvisateurs depuis le début de l'impro). (Aparté illustratif et tondu, les photos d'Elo qui accompagnent cet article proviennent (comme les valses de François) de la chauffe du dernier spectacle au joibôni).

Sur ce qu'on a vu ce soir-là, ce qui m'a le plus marqué fut le passage de Valérie. Souvenez-vous, il fallait commencer l'impro en lisant un livre. Puis, quelque chose devait se passer. On pouvait parler, chanter, jeter le livre et ruiner mes pages (hein Claire!), que sais-je... Val&rie n'a rien dit. Elle a pleuré. Au début de son impro, il y avait un peu d'agitation sur les chaises, ça causait encore, ça faisait des blagues. Et puis d'un coup, on a senti que quelque chose se passait et tout le monde s'est tu.

Qu'a mis Val&rie dans cette impro? Nous n'en savons rien. Ce qui est sûr, c'est qu'elle y a mis beaucoup de choses, qu'elle incarnait vraiment son personnage, qu'elle y était pour de bon. Pour moi, voilà la seule règle qu compte en impro. Et toutes les autres peuvent être oubliées! Quand on incarne vraiment son personnage, il n'y a pas de refus, de rudesses, on joue en entier, comme dans la vie, sans se demander intérieurement ce qu'on va bien pouvoir faire dans les prochaines secondes.


En tant que spectateur, me semble-t-il, ça change tout. Là où l'on est gêné quand on sent un improvisateur perdu, silencieux ou "verbiant" à tout va pour rien, on est capté par la présence d'un acteur qui "y est". Et de se demander ce qui se cache derrière, et d'imaginer, de rendre le personnage encore plus profond). Attention, ça ne veut pas dire qu'on ne joue pas. On joue de toute façon puisqu'on est sur scène. Mais dans ces moments-là, on devient le personnage que l'on joue. Et quand on y est, il n'y a pas de décrochages possibles. Tout ça est un peu confus, mais bon, voilà, c'est dit ou écrit!


Et le programme dans tout ça?
- un foot-balle
- un loup-à-2-balles
- le bouclier et l'épée
- mâchicoulis
- la guerre des compliments
- avec accessoire détourné: la trottinette d'Albert
A - Le livre... et il se passe quelque chose
B - 3 répliques
C - C'est génial (avec notamment un Claire-Dju dans les bras de Morphée de toute beauté)
- des impros (H-4, Demain c'est trop tard, démasqué, Le dernier sauvage, le dernier soir de mon enfance).

Pour finir avec un petit cadeau et pour illustrer qu'on peut dire beaucoup en fermant sa bouche, zieutez le très beau début de Là-Haut des studios Pixar. Pas un mot, de la poésie, de l'émotion et une efficacité narrative impressionnante. Isn't it?

1 commentaire:

Anthony a dit…

C'est vrai qu'il n'y a pas besoin d'en faire des tonnes pour etre efficace. Trop chouettes les photos du bois jauni sinon!