jeudi 31 janvier 2013

séance de Guilllaume, lundi 28 janvier

Le bonjour, petit débrief de la séance de lundi soir.

Après un échauffement ayant pour vocation principale de dérouiller un peu tout ça, de défouler tout le reste, et de se mettre en disposition pour faire les fous, voici ce qui a été traversé.

Avec le mime en panique, que vous connaissez déjà en catégorie d'impro, il y a plusieurs objectifs à atteindre, à vous de voir si vous pensez avoir remplis ces objectifs :
pour les mimes, savoir observer ce que font et ce que proposent les autres, afin de réussir à le prendre en compte aussitôt. cela s'est plutôt bien déroulé, je trouve, à part peu-être un potiron-raph qui a du faire coucou pour que le lapin péteur accepte de le manger.
il fallait aussi parvenir à entrer et sortir sans réfléchir, ne pas rester sur scène de manière stérile : objectif atteint à 90 %
Il fallait enfin s'autoriser à sauter d'un personnage à l'autre, à trouver sa place très vite, et compléter une situation.
Réussi aussi, vous avez le diplôme.

Pour les conteurs, le plus difficile (hors le fait de devoir raconter, ce qui n'est de toute façon pas trop un problème pour vous), le plus difficile donc, c'était de garder une place de liant entre le mime et le spectateur.

symptôme : l'action ralentit, le conteur va jusqu'à attendre la proposition du mime avant de poursuivre son histoire. Maladie : spectateurite aigue, le conteur est spectateur du mime, il n'en est plus le guide et l'initiateur.

C'est une situation qui peut arriver dans une impro, si vous décrochez de l'action, tout en restant sur scène, et regardez ce que font les copains. Pour revenir après, c'est chaud.

symptôme : on capte pas le décompte du temps, on regarde pas le coach (et ça le rend triste).
maladie : dans-sa-bullite-très-aigue , les conteurs se protègent de l'action pour pas trop se laisser embarquer par les mimes, ou causent qu'entre eux parce qu'ils s'aiment beaucoup.

Quoi qu'il arrive, sur scène, ce n'est jamais deux acteurs, c'est deux acteurs et un spectateur. Il faut toujours trouver le moyen de le prendre à témoin, en complice, comme un clown qui, en voyant une fleur, va la regarder, puis lever les yeux vers le public comme pour lui dire "regarde ce que je vois!"

Enfin, les impros  à contrat, un exercice qui devait être un moyen d'étudier la création de canevas, mais s'est transformé en travail sur les ruptures de jeu. C'est pas grave, c'est très bien, fallait le faire aussi de toute façon.

De ce dernier, l'objectif, totalement avoué, est d'entendre l'importance de générer artificiellement des rebondissement, des retournements de situation, qui viennent nourrir l'histoire et réveiller les improvisateurs.

Il est important, à mon sens, de se permettre de changer de personnage quand bon nous semble, et de laisser, avec le temps et l'expérience, le "quand bon nous semble" se transformer en "quand j'en ais besoin", puis en "là c'est pertinent et efficace.

Laisser un peu (voire beaucoup) de place au cabotinage au début, ne pas brider les envies de déconnades. Car c'est d'elles que viennent les envies d'impro.
Et ça donne de quoi débriefer ! C'est plus agréable d'avoir à dire "t'en as fait trop" que "t'en as pas fait assez" ! C'est plus agréable à entendre aussi...

Avec ces contraintes, cette multiplication d'objectifs, on se rend compte aussi du besoin inconscient de chacun d'avoir un but en arrivant sur scène. Et "construire l'histoire", "trouver la chute", "ne pas décrocher" me semblent des objectifs finalement assez abstraits... durs à mettre en œuvre à partir de rien... sauf bien évidemment pour les bêtes de scène.

Peut-être que des objectifs concrets et des contraintes de jeu nourriraient plus facilement l'imaginaire du joueur en pleine action...

et plus on monterait en expérience, plus la contrainte deviendrait complexe, ou plus abstraite.
il faut construire une histoire de manière assez souple, déjà, avant de chercher à lui donner une couleur particulière... Il faut apprendre à faire le con, avant de réussir à le faire proprement...

à méditer... Je vais y méditer...

Tchô !

Guillaume.