lundi 20 mai 2013

Où l'on voit que faire sa feignasse sur scène, ça peut avoir du bon!



Lundi dernier, suite des opérations du lundi précédent de sagesse avec d'abord un peu moins, puis un peu plus de mots. Oui certes, il ne fut pas aisé de faire moins que la semaine passée où l'on avait réduit le jeu à 3 gestes, mais nous l'avons fait en ne faisant rien, ni mots, ni gestes... Et on s'y est mis à 4 ou 5 sur scène à ne rien faire.

Et quel intérêt me direz-vous à ce non-jeu? Eh bien de se rendre compte que le non-jeu n'existe pas pour le spectateur. Quand on regarde, en tant que spectateurs, comme nous sommes au théâtre et que nous sommes bien élevés, nous nous transformons en machines à imaginer des histoires, des liens entre les gens, des intentions dans les regards... Tout ceci illustre parfaitement l'émission dont Albert nous avait parlé il y a quelques temps et qui disait en gros que le spectateur est toujours en avance sur ce qui va se passer, il prend les éléments qu'il a en mains, est toujours en train de faire des assemblages qui se vérifient ou pas avec ce qui se passe sur scène. Pour plus de clarté, je vous invite à vous poser un petit moment à l'écoute de ce numéro "sur les épaules de Darwin"...
 
Et de tout ça, qu'en faisons-nous? Eh bien de d'une, on peut se permettre de pas en foutre une sur scène, pour laisser le spectateur bosser pour nous et se donner gratos de l'épaisseur. De deux, pendant que le spectateur travaille, il n'est pas interdit de travailler du ciboulot à notre tour. Et, débarrassé d'avoir à "verbié" à tout rompre, on peut trouver comment amener l'histoire ailleurs, plus loin...

Et qu'avons-nous fait de nos 20 ans de cette séance?
Une chauffe musclée grâce à Élodie qui nous avait apporté son kit de "Bump ball" (nom non certifié, Elo je ne trouve rien sur le net) à base de slip et de tee shirt à scratchs et de ballon en mousse. Ce qui nous a permis de faire un claquage à Angèle.
Comme une onde & banc de poisson
Respiration en choeur
Cercle de poètes en gromlos disparus
Puis des exos
- respiration 2 sur chaise
- regarder passer les trains par 5
- la chambre d'échos
- 3 répliques données à utiliser

Fameux? Fameux!


dimanche 12 mai 2013

Où la contrainte libère, le silence délie les esprits...

Les copains, permettez, mais ça c'est du titre, ça en jette, non?

Bref, l'objectif de la séance de la semaine dernière était de travailler sur les différentes dimensions qui font qu'une impro est réussie. Ainsi, on peut faire une chouette impro avec d'autres atouts qu'une belle histoire. Tout ceci manque de clarté, c'est normal, je vous laisse lire un article de Christophe Tournier sur son blog qui en cause tellement mieux que moi que c'est là-bas que j'ai piqué l'idée: ici.
Un truc tiré de ce qu'on a pu voir de chouette ce lundi, c'est l'impro réalisée par Rollk, Marie et Djodjo. 3 personnages assis sur un banc, ne pouvant pas parler et ne pouvant que a) lever le bars b) croiser les jambes et c) tourner la tête. Le truc intéressant dans cette impro fut d'abord l'inquiétante étrangeté de Djodjo, qui s'est mis à lever les bras de manière régulière, comme quelqu'un priant ou comme un robot qui bugge. On en avait causé à la séance précédente sur une impro d'Albert, qui nous avait mis des petits bouts d'énigmes dans les infos qu'il nous avait données. Bref pour faire court et bref, c'est ce geste énigmatique qui va permettre à l'impro de partir et de susciter l'intérêt de nous, spectateurs.

Après il faut le génie de ces demoiselles, parfaites dans l’écoute réciproque, qui vont aller creuser dans ce mystère, et qui nous ont offert de jolis moments de symétrie autour de l'axe du mâle (!). Il faut mettre du troublant, du non résolu dans nos impros pour que le spectateur cherche, fouine, construise, se fasse mille scénarios. 

Le programme de la séance (avec des exos tirés du livre de Christophe Tournier "300 exercices d'improvisation"):
- un volley, suivi d'un joueur but
- un piou piou
- un marche/arrêt (par 2, puis tous)
- des arrêts sur image
- Je suis superman
- une chorale
Puis 4 exercices: 3 acteurs sur un banc, un ballet en trois mouvements, pile ou face et l'ombre jazzy. En bonus, une photo de la boum pour les 14 ans d'Antho et une chanson du nouvel album de Bertrand Belin parce que c'est bon.