samedi 9 novembre 2013

Où l’on voit que si un flic doit signer un carnet de notes, c’est pas au père de le faire !



Youplaboum, nous voilà repartis pour une nouvelle séquence d’entraînements. Les objectifs pour ces 7 séances sont de 3 ordres :
-          - Développer l’écoute : « l’autre est parfait »
-          - Se donner des contraintes (la contrainte libère, voir ici)
-          - Incarner

Pour cette première séance, il s’agissait donc  de développer l’écoute. Dans l’impro, construisant mutuellement une histoire, nous nous situons dans deux postures : émetteur et récepteur. Pour faire de bonnes impros, il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre les deux. Si on schématise, la construction d’une impro, c’est : « Je dis / J’écoute ». Il est donc nécessaire de laisser la place à l’autre, et même on l’a vu, au silence de l’autre. Si on a dit ce qu’on avait à dire, on doit laisser la place à l’autre, même si le silence est long. Le silence est toujours habité, « lu » par le public, et est souvent bien plus riche en possibles pour le spectateur. Le silence a aussi l’intérêt de nous laisser cogiter à ce qui s’est passé et ce qui va se passer.

Comme on l’a vu dans, notamment, l’exercice « Caméra », l’écoute n’est pas qu’une affaire d’oreilles, elle est aussi affaire d’yeux. En effet, écouter l’autre, c’est prendre en compte ce qu’il amène sur scène, par ses mots, ses gestes, ses attitudes… Le public, lui, il voit tout. Et il n’arrête pas de faire des liens, d’imaginer la suite (souvenez-vous de l’émission de radio présentée ici). Si on ne voit pas le geste de son partenaire qu’il fait à l’autre bout de la scène, on risque de passer complètement à côté de la scène (la réciproque est vraie, c’est-à-dire qu’il faut donner à voir à son partenaire les gestes et attitudes que l’on fait, on est toujours responsable l’un de l’autre sur scène).

L’écoute, c’est aussi le souvenir. Ce qui fait plaisir en tant que spectateur, c’est quand un élément donné au départ, est repris à la fin de l’impro et qu’il donne du sens à tout ce qui s’est passé ; ça, c’est la classe et c’est aussi de l’écoute et de l’esprit d’à-propos.

Enfin, l’écoute, c’est l’écoute de soi-même, de son personnage, de ce qui s’est construit de lui pendant l’impro. Lundi, Djodjo voulait faire signer son carnet de notes par le flic. Il a passé près d’une minute à essayer de lui faire signer quand surgit son père qui veut signer le doc (pour que l’histoire aille ailleurs et avance). Et là Djo s’emporte, il s’en fout que son père signe ce fichu carnet, il veut que le flic le signe. S’il avait accepté les propos du père, il serait venu casser la  minute précédente en disant « tout ce qui s’est passé avant n’avait aucun sens ». Selon moi, refuser une proposition n’est pas nécessairement une rudesse. On est rude si on fait comme si une proposition n’existait pas, si on l’annulait en n’en tenant pas compte. Là il manquait sans doute une explication qui aurait donné du sens  au flic et au père (car les deux interventions étaient justes pour Djo – et oui l’autre est parfait, donc Jérôme et Albert sont parfaits !). Certes, c’est un peu facile une semaine après la guerre, mais si Djo avait dit quelque chose comme « Papa, arrête de faire semblant, je sais ce qui s’est passé entre lui et maman il y a 15 ans ». Et là paf pastèque, toute l’impro a du sens (et on en revient à ce que nous avait dit Antho ici).

Ouch’, et concrètement, ça donnait quoi cette séance ?

Chauffe : Turtle Wufu ; jeux de parachutes ; exo du singe (imitation d’animaux et synchronisation sur les gestes d’un seul) ; compter jusqu’à 20, puis la suite lancer des cailloux ; branlette de mammouths (sens/rime) ; les érudits (question technique / réponse immédiate).

Exercices : Caméra ; Histoire un mot à la fois ; Histoire un gromelot à la fois.

Impros avec la contrainte d’une émotion à l’autre (exo découvert lors du précédent stage d’impro) avec thèmes « Dur mais juste », « la dynastie des malpropres », « duo gagnant », « d’une vanité à l’autre », « d’une pierre deux coups » et « d’un naturel gentil » (thèmes trouvés pour votre gouvernante ici).

La semaine prochaine, en nous appuyons sur l’écoute, nous nous donnerons des contraintes à nous-mêmes pour créer du jeu. 11 novembre oblige, nous serons moins nombreux, on chantera !

Pour finir en musique , je vous laisser jeter une oreille à ça...
It Was a Very Good Year by Frank Sinatra on Grooveshark

2 commentaires:

Joël a dit…

Quoi qu'elle a la gouvernante ?
Elle s'est défait de ses liens ?

Anthony a dit…

Et ben dites donc il s'en ait passé des choses pendant cette séance! C'est fou comme c'est toujours les séances que l'on rate qui sont les meilleures ... enfin pour ceux que ça interesse, on a gagné :D.
En tout cas, tout ce que tu nous dis dans c'est debrief est plein de sens et j'aime beaucoup l'aspect "l'autre est parfait" que j'ai beaucoup de mal à mettre en oeuvre! Ca donne beaucoup de piste de travail pour les séances à venir ... et si on chante lundi ça va etre d'autant plus cool!!!