Youplaboum, nous voilà repartis
pour une nouvelle séquence d’entraînements. Les objectifs pour ces 7 séances
sont de 3 ordres :
-
- Développer l’écoute : « l’autre est
parfait »
-
- Se donner des contraintes (la contrainte libère,
voir ici)
-
- Incarner
Pour cette première séance, il s’agissait
donc de développer l’écoute. Dans l’impro,
construisant mutuellement une histoire, nous nous situons dans deux postures :
émetteur et récepteur. Pour faire de bonnes impros, il est nécessaire de
trouver le juste équilibre entre les deux. Si on schématise, la construction d’une
impro, c’est : « Je dis / J’écoute ». Il est donc nécessaire de
laisser la place à l’autre, et même on l’a vu, au silence de l’autre. Si on a
dit ce qu’on avait à dire, on doit laisser la place à l’autre, même si le
silence est long. Le silence est toujours habité, « lu » par le public,
et est souvent bien plus riche en possibles pour le spectateur. Le silence a
aussi l’intérêt de nous laisser cogiter à ce qui s’est passé et ce qui va se
passer.
Comme on l’a vu dans, notamment,
l’exercice « Caméra », l’écoute n’est pas qu’une affaire d’oreilles,
elle est aussi affaire d’yeux. En effet, écouter l’autre, c’est prendre en
compte ce qu’il amène sur scène, par ses mots, ses gestes, ses attitudes… Le
public, lui, il voit tout. Et il n’arrête pas de faire des liens, d’imaginer la
suite (souvenez-vous de l’émission de radio présentée ici). Si on ne voit pas le
geste de son partenaire qu’il fait à l’autre bout de la scène, on risque de
passer complètement à côté de la scène (la réciproque est vraie, c’est-à-dire
qu’il faut donner à voir à son partenaire les gestes et attitudes que l’on
fait, on est toujours responsable l’un de l’autre sur scène).
L’écoute, c’est aussi le souvenir.
Ce qui fait plaisir en tant que spectateur, c’est quand un élément donné au
départ, est repris à la fin de l’impro et qu’il donne du sens à tout ce qui s’est
passé ; ça, c’est la classe et c’est aussi de l’écoute et de l’esprit d’à-propos.
Enfin, l’écoute, c’est l’écoute
de soi-même, de son personnage, de ce qui s’est construit de lui pendant l’impro.
Lundi, Djodjo voulait faire signer son carnet de notes par le flic. Il a passé
près d’une minute à essayer de lui faire signer quand surgit son père qui veut
signer le doc (pour que l’histoire aille ailleurs et avance). Et là Djo s’emporte,
il s’en fout que son père signe ce fichu carnet, il veut que le flic le signe.
S’il avait accepté les propos du père, il serait venu casser la minute précédente en disant « tout ce
qui s’est passé avant n’avait aucun sens ». Selon moi, refuser une
proposition n’est pas nécessairement une rudesse. On est rude si on fait comme
si une proposition n’existait pas, si on l’annulait en n’en tenant pas compte.
Là il manquait sans doute une explication qui aurait donné du sens au flic et au père (car les deux
interventions étaient justes pour Djo – et oui l’autre est parfait, donc Jérôme
et Albert sont parfaits !). Certes, c’est un peu facile une semaine après
la guerre, mais si Djo avait dit quelque chose comme « Papa, arrête de
faire semblant, je sais ce qui s’est passé entre lui et maman il y a 15 ans ». Et là paf pastèque, toute l’impro a du sens (et on en revient à ce que nous
avait dit Antho ici).
Ouch’, et concrètement, ça
donnait quoi cette séance ?
Chauffe : Turtle Wufu ;
jeux de parachutes ; exo du singe (imitation d’animaux et synchronisation
sur les gestes d’un seul) ; compter jusqu’à 20, puis la suite lancer des
cailloux ; branlette de mammouths (sens/rime) ; les érudits (question
technique / réponse immédiate).
Exercices : Caméra ;
Histoire un mot à la fois ; Histoire un gromelot à la fois.
Impros avec la contrainte d’une
émotion à l’autre (exo découvert lors du précédent stage d’impro) avec thèmes « Dur
mais juste », « la dynastie des malpropres », « duo gagnant »,
« d’une vanité à l’autre », « d’une pierre deux coups » et « d’un
naturel gentil » (thèmes trouvés pour votre gouvernante ici).
La semaine prochaine, en nous
appuyons sur l’écoute, nous nous donnerons des contraintes à nous-mêmes pour
créer du jeu. 11 novembre oblige, nous serons moins nombreux, on chantera !
Pour finir en musique , je vous laisser jeter une oreille à ça...
Pour finir en musique , je vous laisser jeter une oreille à ça...
2 commentaires:
Quoi qu'elle a la gouvernante ?
Elle s'est défait de ses liens ?
Et ben dites donc il s'en ait passé des choses pendant cette séance! C'est fou comme c'est toujours les séances que l'on rate qui sont les meilleures ... enfin pour ceux que ça interesse, on a gagné :D.
En tout cas, tout ce que tu nous dis dans c'est debrief est plein de sens et j'aime beaucoup l'aspect "l'autre est parfait" que j'ai beaucoup de mal à mettre en oeuvre! Ca donne beaucoup de piste de travail pour les séances à venir ... et si on chante lundi ça va etre d'autant plus cool!!!
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