salut à vous !
Alors bon, ce lundi, des exercices particuliers, voire parfois difficiles.
essentiel : oublier totalement la notion d'échec ou de valeur de la prestation. ça n'a aucun intérêt. On ne cherche pas à réussir un exercice. cela n'a rien de scolaire, la scène !
Il y a des choses à traverser, des expériences à faire pour lever quelques voiles, prendre conscience d'un certain nombres de murs à faire tomber pour avancer.
avant tout donc, prendre chaque expérience pour ce qu'elle peut apporter : qu'est-ce qui m'a été difficile ? pourquoi ? et comment y remédier?
Globalement, sur le mime de la routine qui dérape, le plus difficile reste globalement de parvenir à se suffire soi-même pour tenir la scène et générer seul un rythme de spectacle.
Alors l'immersion reste la manière la plus noble d'y parvenir : à fond dans son truc, à tenir son histoire, son exagération progressive jusqu'au final, sans se poser de question. Après tout la consigne d'accentuation du rythme, de grossir le trait jusqu'à l'explosion final porte déjà cette notion d'énergie.
mais si cette énergie manque quand même, si l'immersion est compliquée, il y a toujours des moyens "artificiels" de la faire naître, cette énergie.
Avant tout, il faut survivre sur scène ! Aller au bout de ce qu'on a à faire ! Quel que soit la manière d'y parvenir !
pour générer artificiellement ce rythme et cette énergie : accélérer le pas, se mettre à courir, à tourner de plus en plus vite. créer de l'énergie cinétique et se laisser emporter par elle pour poursuivre l'impro.
Pour générer artificiellement cette énergie et ce rythme : créer une rupture émotionnelle qui permette de donner du relief au personnage, à la scène, et donc de faciliter l'immersion. un bon coup de larme ou de rage en pleine routine, et ça débloque l'imaginaire;
Mais faut pas se leurrer: générer artificiellement de l'énergie demande beaucoup d'efforts sur le moment, et pratiquement de se piétiner soi-même (de se pousser au cul, autrement dit) dans le feu de l'action.
Reprendre une histoire racontée par d'autres et l'improviser ensuite, permet d'expérimenter la notion de construction de groupe.
Car le gros souci, quand on doit entrer en scène, c'est : quel blanc je remplis ? qu'est-ce que j'apporte ?
Là, l'histoire existe déjà, et est encore suffisamment floue pour qu'on aie besoin de réfléchir un peu. Donc on sait à peu près quels sont les blancs que l'on a à remplir : je sais que je vais devoir jouer une bestiole, un rugbyman, que je vais mourir à un moment ou à un autre.
Improviser de cette manière des histoires déjà racontées, permet d'occulter certaines difficultés de se lancer sur scène. à force, on crée les habitudes et les raccourcis neuronaux qui facilitent ensuite le "lancer sur scène" sur des impros standards.
Par contre, c'est la solidarité qui peut manquer : on laisse assez facilement celui qui porte le personnage principal se dépatouiller à atteindre l'étape suivante de son histoire, plutôt que d'intervenir en destin, dieu, escargot devin... et lui filer un coup de main à se souvenir de la suite. Et faire avancer l'histoire, se faire tous avancer.
à force de faire, on génère des réflexes : alors faites, faites, refaites encore, encore et encore, jusqu'à ce que hurler au diable qu'on aime le brocolis devienne une habitude tout à fait naturelle pour vous.
Bisous, bon week-end.
Guillaume.